<67> de Holsteina vous mène dix escadrons de dragons et cinq de hussards; mais ces gens en valent trente de l'ennemi. Le prince de Holstein est un excellent général de cavalerie, auquel vous pouvez confier tout ce que vous ne pouvez pas exécuter vous-même. Si ce que vous savez réussit, je pourrai, dès que je serai débarrassé des Suédois, vous épauler davantage. Mais vous devez comprendre que je me dois primo débarrasser de ces gens-là, pour n'avoir ni ne laisser rien à dos, ce qui serait très-imprudent.

4. AU MÊME.

Breslau, 30 janvier 1758.

Vous m'accusez d'impatience. Ce n'est pas cela, mais je crains que, dans un mois, ce qui est facile ou possible aujourd'hui ne devienne impraticable. Je crains ce que pourraient faire vos ennemis, s'ils sont sages, et tout cela me fait juger qu'il n'y a pas un moment à perdre. Les Russes sont à Königsberg, autre belle nouvelle pour moi. Enfin je me persuade pourtant que si vous aiguillonnez vos pleutres, vous en tirerez parti, non pas par la bonté intrinsèque, mais par le nombre, la seule façon dont vous puissiez les mettre en œuvre.b


a George-Louis, duc de Holstein-Gottorp, lieutenant-général, né en 1719. Voyez t. IV, p. 211.

b Ce billet et le précédent sont des post-scriptum ajoutés par le Roi à des lettres officielles.