2. LA MÊME AU MÊME.

Potsdam, 3 août, le soir, 1770.

Grâce à Dieu, notre fille se porte aussi bien et beaucoup mieux même que les circonstances d'un accouchement aussi rude pouvaient faire espérer. Elle a eu<174> plus de cent fortes douleurs, et a travaillé sans relâche. C'est à Henckel2_174-a que l'on doit la vie de votre petit-fils. Le Roi a une joie parfaite de sa naissance. Il vint voir à onze heures ma fille, lui a dit les choses les plus gracieuses, et s'est beaucoup occupé de l'enfant, dont il a mesuré la grandeur avec sa canne, et a paru satisfait de ses grands yeux, avec lesquels il le fixait. Je reçus le Roi au haut de l'escalier; il m'embrassa, et marqua sa joie. Le Roi a envoyé une magnifique aigrette de diamants à sa nièce, pour le joli poupard qu'elle a donné, écrit-il à madame de Morrien2_174-b ....


2_174-a Joachim-Frédéric Henckel, accoucheur. Voyez J.-D.-E. Preuss, Friedrich der Grosse, eine Lebensgeschichte, t. III, p. 292.

2_174-b Voyez t. XIII, p. 10.