<13>çais occupaient les Autrichiens, de façon qu'ils ne pouvaient pas penser à nous.

Toutes ces circonstances doivent donc obliger le général de se plier à ses moyens, et de préférer à un projet brillant un projet praticable. Ce projet ne se réduira pas à grand chose, à moins qu'on n'ait une très-grande supériorité sur les Autrichiens. En supposant que tout est égal, je crois que la campagne se bornera à vivre aux dépens de l'ennemi pendant la saison que l'on campe. On doit, avec cela, fourrager radicalement toutes les frontières de la Silésie, pour empêcher l'ennemi d'y entretenir beaucoup de troupes, et l'on doit, sur la fin de la campagne, retourner en Silésie par le pays de Glatz, où les chemins pour une retraite sont les moins mauvais. Ce pays, que vous avez fait fourrager le long de vos frontières pendant l'été, vous donnera de la tranquillité pendant l'hiver.

Si l'on veut attaquer la Moravie, il faudrait former de tout autres desseins. Trois chemins y conduisent : celui de Glatz, par Littau, à Olmütz; celui de Troppau, par Sternberg; et celui de Hultschin et Prérau. Je choisis de ceux-là celui de Jägerndorf, Zuckmantel et Sternberg, à cause qu'il est le plus proche de Neisse. En supposant que mes forces sont égales à celles de l'ennemi, je détache sept à huit mille hommes vers Braunau et Schatzlar, pour couvrir de ce côté la Basse-Silésie. Ces troupes vivront aux dépens de la Bohême, et, si des ennemis trop nombreux se présentent, elles ont une retraite proche et sûre à Schweidnitz. Je fais un second détachement plus important que le premier, dont je confie la conduite au plus habile officier de l'armée. Je l'envoie vers la Jablunka, pour couvrir mon flanc gauche contre les Hongrois, et pour assurer mes convois et les dispositions que je suis obligé de faire en Haute-Silésie pour les vivres de l'armée qui doit agir en Moravie. Comme mon armée dépend de ses subsistances, et que celles-là dépendent du corps de la Jablunka, qui les protége, c'est de la conduite du général qui commande ce