<137> prendre les meilleurs de tous; au défaut de quoi on réussirait aussi peu que le prince Eugène et Marlborough, qui, après la bataille de Malplaquet, détachèrent le général Bülow, des Hanovriens, qui se garda bien d'approcher de l'arrière-garde française, et ne la suivit qu'à six mille pas.

DES DISPOSITIONS DIFFÉRENTES D'ARMÉE.

Je ne parle point des dispositions différentes pour les passages de rivières, pour les retraites, pour les surprises d'armée, à cause que j'en ai parlé dans ma première partie; mais je recommande à tous ceux qui sont chargés d'en faire de penser surtout à garder leurs flancs et à fortifier l'infanterie par la cavalerie, celle-là par l'infanterie, l'une et l'autre par le canon, à joindre les secours de la fortification et des mines à ceux-là, et d'employer le tout selon les circonstances dans lesquelles ils se trouvent et selon le terrain dans lequel ils sont placés. Je ne parle point d'attaques de retranchements, à cause que ce n'est point l'usage de nos voisins de se retrancher; mais s'il faut attaquer un retranchement, il faut se résoudre le joui que l'ennemi commence à y travailler, ou n'y point penser du tout, à cause que chaque moment que vous perdez est autant de gagné pour lui, dont il profite pour se rendre plus redoutable. La principale attention dans ce qui concerne l'attaque même est de profiter du terrain, des ravins ou des fonds pour masquer à l'ennemi l'endroit par lequel on veut faire son plus considérable effort, pour qu'il ne puisse point y porter des troupes.