<84>aile à l'ennemi, et l'on fortifie celle qui doit attaquer. Avec celle-là vous faites tous vos efforts sur une aile de l'ennemi, que vous prenez en flanc. Une armée de cent mille hommes, prise en flanc, peut être battue par trente mille hommes, car l'affaire se décide alors bien vite. Voyez le plan numéro IV. C'est ma droite qui fait tout l'effort; un corps d'infanterie se coule dans le bois, pour donner sur le flanc de la cavalerie ennemie et pour protéger l'attaque de notre cavalerie. Quelques régiments de hussards ont ordre de tomber sur le dos des ennemis; ensuite l'armée avance. Dès que la cavalerie ennemie est battue, l'infanterie du bois attaque celle des ennemis par le flanc, tandis que votre infanterie la prend de front; et il ne faut faire approcher l'aile gauche que lorsque la gauche des ennemis est totalement défaite. Voici les avantages de cette disposition : 1o un petit nombre peut se mesurer à un corps supérieur; 2o une partie de votre armée attaque l'ennemi d'un côté décisif; 3o si vous êtes battu, ce n'est qu'une partie de votre armée qui l'a été, et les trois quarts, de troupes fraîches, servent à faire la retraite.

8. DES POSTES. (Plan V.)

Lorsque l'ennemi occupe un poste, on en observe bien le fort ou le faible avant que de faire les dispositions d'attaque, et l'on se détermine toujours pour l'endroit où il y a le moins de résistance à craindre. Les attaques de villages sont si meurtrières, que je me suis fait une loi de les éviter soigneusement, à moins de m'y voir obligé nécessairement, à cause qu'on peut y perdre la fleur de son infanterie, et que de vie d'homme on ne parviendra pas à en former une meilleure que la nôtre. Il y a des généraux qui soutiennent qu'on ne saurait mieux attaquer un poste que par le centre. J'ai feint un poste semblable, supposant que l'ennemi a deux villes ou deux gros villages sur ses ailes. Il est sûr qu'en forçant le centre, les ailes sont