<88>lui laissez à sa disposition pour vous tailler de la besogne. Si une des ailes de cavalerie n'est point appuyée, c'est au général qui commande la seconde ligne de dragons de déborder la première sans même qu'on le lui dise, et les hussards, qui sont en troisième ligne, doivent déborder les dragons. Ceci est une règle générale, dont voici la raison. Si l'ennemi fait quelque manœuvre pour prendre les cuirassiers de la première ligne en flanc, vos dragons et vos hussards tombent sur le sien, et votre cavalerie n'a rien à craindre. Vous verrez de plus, par le plan VII, que je place trois bataillons dans les intervalles de la droite et de la gauche de mes lignes d'infanterie. C'est pour plus de sûreté; supposé que la cavalerie soit battue, votre infanterie peut se soutenir, comme cela arriva à Mollwitz. Le général qui commande la seconde ligne d'infanterie est à trois cents pas de la première. S'il voit quelque intervalle dans la première ligne, il doit aussitôt le boucher par quelques bataillons de la seconde, qu'il y fera entrer. Dans les plaines, il faut toujours avoir une réserve de cavalerie derrière le centre de la bataille. Il faut choisir un bon officier pour la commander. Celui-là agit par lui-même; s'il voit qu'une des ailes de cavalerie a besoin de secours, il y vole avec son monde, et si cette aile est battue, il tombe sur le flanc de l'ennemi qui poursuit, et donne à la cavalerie le temps de se rallier et de se reconnaître. La cavalerie attaque au plein galop; elle engage l'affaire. L'infanterie marche à grands pas à l'ennemi. Les commandeurs des bataillons tâcheront d'enfoncer l'ennemi, sans tirer qu'il n'ait tourné le dos. Si les soldats commencent à tirer, ils doivent leur faire remettre le fusil sur l'épaule et avancer toujours, mais tirer par bataillons entiers dès que l'ennemi tourne le dos. Une bataille engagée de cette façon - là sera expédiée bien vite.

Je présente un ordre de bataille nouveau dans mon huitième plan. La différence qui s'y voit de l'autre est qu'il s'y trouve des corps d'infanterie aux extrémités de la cavalerie. En voici la raison : c'est pour