<109>Dès que le prince Ferdinand se fut éloigné de Cassel, M. de Broglie chargea le comte de Lusace du siége de cette place; mais à peine parut-il, que cette capitale se rendit à lui. Cette ville fut prise par les Français le même jour que M. Du Muy fut battu à Warbourg par les alliés. L'armée française marcha aussitôt à Volkmarsen sur la Diemel, et poussa M. Du Muy à Stadtberg, tandis que, de son côté, le comte de Lusace perça par Münden dans l'électorat de Hanovre. Le prince Ferdinand, qui était resté à Warbourg, opposa M. de Spörcken à M. Du Muy, et assura sa communication, le mieux qu'il put, derrière la Diemel; et le Prince héréditaire et Luckner passèrent le Wéser à Holzmünden. Ils s'avancèrent sur le comte de Lusace, et le contraignirent d'abandonner Eimbeck, Nordheim et Göttingue, et firent au delà de six cents prisonniers dans le détail de cette opération. Pour le comte de Lusace, il prit la route de Witzenhausen, et fit diligence pour regagner Münden. Le Prince héréditaire, ayant laissé M. de Wangenheim à Uslar pour observer les Français, s'en retourna joindre l'armée de son oncle. Par toutes ces différentes manœuvres dont nous avons rendu compte, les alliés ne tenaient plus qu'une lisière de la Hesse; et comme ils étaient entièrement coupés de Ziegenhayn, cette forteresse tomba au pouvoir des Français, qui en firent la garnison prisonnière de guerre.

Le maréchal de Broglie, ayant ainsi nettoyé tous ses derrières, et se trouvant en possession du pays de Hesse, rassembla tous ses détachements, se porta sur Dürrenberg, et fit mine de vouloir pénétrer en force dans l'électorat de Hanovre. Sur cette démonstration, les alliés se replièrent sur le Wéser, prirent un camp à Bühne, et occupèrent par des détachements les postes de Beverungen, Bodenhagena et Teisselberg.a Le Prince héréditaire demeura à Warbourg, d'où il surprit de nuit à Zierenberg un détachement de cinq cents Français. Peu de jours après, il marcha du côté de l'Éder, pour soutenir l'entre-


a Probablement Bodenfelde et Deissel.