<163>tenir ce poste, leur firent abandonner leur projet. M. de Broglie, découragé par les mauvais succès, et dégoûté par les obstacles qu'il rencontrait partout, renonça au siége de Hameln, et ne pensa plus qu'à déblayer ses provisions de Höxter; il y passa le Wéser sur trois ponts. Les alliés le suivirent; mais ils ne purent point avoir de prise sur lui.

La jonction du Prince héréditaire à l'armée des alliés, qui avait favorisé les affaires de la Basse-Saxe, avait nui à celles du Bas-Rhin. Sa présence y devenant nécessaire, il fut obligé d'y retourner. Par sa marche il obligea le prince de Condé à lever le siége de Hamm. Les Français se retirèrent à Münster, où ils se joignirent à M. de Sou-bise, qui bloquait cette ville. Pour dégager Münster, le Prince héréditaire investit subitement la ville de Dorsten, et s'en rendit maître avec la garnison, qui mit bas les armes. Le prince se trouvait par cette prise dans le voisinage de Wésel, d'où il empêchait l'armée française de tirer des convois. L'embarras où cette expédition mit M. de Soubise, le détermina à lever le blocus de Munster et à se retirer par Dülmen sur Halteren.

Depuis le départ du Prince héréditaire de la Basse-Saxe, M. de Broglie, se trouvant plus à son aise, s'avança sur Eimbeck et sur la Leine; sur quoi le prince Ferdinand partagea son armée : il en laissa la moitié sur le Wéser, et avec l'autre il se mit sur la Diemel, pour tomber de là sur le corps de M. de Stainville. Ce général français pénétra les desseins du prince, se retira en hâte, et se jeta dans le camp retranché qui avait été préparé auprès de Cassel. Ce coup ayant manqué par l'activité de M. de Stainville, le prince Ferdinand prit des arrangements pour s'emparer de Münden. M. de Broglie en fut si fort effrayé, qu'il y accourut avec la moitié de son armée; mais à son approche, les alliés se replièrent sur Geismar. M. de Broglie, trouvant son monde inutile auprès de Münden, envoya quelques