<195>nitz, et M. de Stutterheim l'aîné, qui avait campé au Pétersberg, s'avança à Zschockwitz; pour les hussards et les troupes légères de M, de Kleist, il les forma entre Zweinig et Hasslau. Ces quatre colonnes, par une marche couverte, s'approchèrent la nuit des bords de la Mulde, et s'embusquèrent derrière un ravin, qui dérobait à l'ennemi et leur approche, et leurs desseins. S. A. R. avait choisi les emplacements de ses batteries; on y avait mené le canon; on l'avait masqué de broussailles, de sorte qu'au premier signal il pouvait être exécuté contre les redoutes des Impériaux.

Le détachement de l'ennemi que le Prince se proposait d'attaquer, était commandé par M. de Zedtwitz, général des Autrichiens; il pouvait recevoir des secours des troupes qui cantonnaient à Freyberg, à Chemnitz et à Waldheim. Sa troupe était forte de quatre mille hommes; il avait garni les redoutes des gorges et des montagnes d'infanterie et d'artillerie, sous la protection desquelles il avait répandu ses Croates et ses pandours en divers détachements le long de la Mulde. Ces troupes passaient régulièrement les nuits au bivouac; on avait même observé qu'elles rentraient tous les matins à la pointe du jour vers quatre heures dans leurs tentes. Le Prince avait déterminé, sur ces remarques, que l'attaque de son corps ne devait se faire qu'à sept heures du matin.

Les chasseurs prussiens, qui étaient postés à Zeschwitz, soit par l'effet du hasard, soit par impatience, se mirent à escarmoucher avant le temps marqué. Quoiqu'il ne fût que six heures du matin, cela détermina S. A. R. à anticiper l'attaque. Les quatre colonnes passèrent aussitôt la Mulde, au signal qui leur fut donné, sous la protection de quarante pièces d'artillerie. M. de Seydlitz, qui menait la cavalerie par le gué de Technitz, trouva au village de Mastenau des Croates en son chemin, qui se sauvèrent dans une redoute voisine. M. de Kleist, qui passait la Mulde plus bas, prit en même temps l'ennemi à dos, tandis que les colonnes de l'infanterie gagnaient la hauteur. Ces mou-