<233> rejetait toute la faute sur ses généraux. L'Impératrice était surtout indignée de ce que M. de Serbelloni ne faisait rien avec la nombreuse armée dont il avait le commandement. On s'en prenait à lui de ce qu'il n'avait eu ni assez d'habileté ni assez de vigilance pour couvrir le royaume de Bohême. Ce mécontentement donna lieu à son rappel, et sa cour le remplaça par M. de Hadik, que le maréchal Daun avait mis en crédit.

Le prince de Stolberg, qui durant ce temps-là continuait toujours sa marche, passa par Teplitz, par Gieshübel, et joignit l'armée impériale auprès de Dresde, à peu près dans le même temps où M. de Hadik en prit le commandement. Ce nouveau général voulut signaler son arrivée par un coup d'éclat : il ordonna qu'on fît le 27 de septembre une attaque générale sur tous les postes détachés du camp de Pretzschendorf. M. de Buttler força en effet quelques postes retranchés dans le bois du Tharand, défendus par des bataillons francs, tandis que le prince de Löwenstein, dont le corps venait de la Bohême, força M. de Kleist à se replier sur Sayda. Le lendemain, S. A. R. fit chasser M. de Buttler des postes dont il s'était emparé, et M. de Seydlitz contraignit trois mille Autrichiens à quitter le fond de Frauenstein, où ils s'étaient logés la veille.

Les avantages qu'on gagnait de ce côté-là, n'empêchèrent pas que M. de Löwenstein ne poussât encore les troupes de M. de Kleist, et qu'il ne s'établît avec ses Autrichiens à Sayda. Cette position qu'il venait de prendre, exposait la boulangerie prussienne de Freyberg à être enlevée, et le prince Henri se trouvait avoir en même temps un corps d'ennemis à dos. D'ailleurs, le terrain que ce prince avait à défendre était si étendu, que de quelque côté que l'ennemi se fût porté en force, il aurait eu le dessus. Ces motifs portèrent S. A. R. à quitter les environs de Pretzschendorf, et à prendre son camp à Freyberg, derrière la Mulde, ce qui s'exécuta le 30 septembre. Le même jour,