<245>jours de vieux amis et par conséquent des diversions de moins contre la Prusse. Ne devait-on pas tirer en considération à Vienne la paix séparée que les plus grands souverains d'Allemagne venaient de conclure avec la Prusse? Car de quoi était composée l'armée de l'Empire, si ce n'était de leurs troupes? D'une autre part, les préliminaires entre les Français et les Anglais étaient signés, et les Fiançais s'étaient engagés à retirer incessamment leurs troupes d'Allemagne. Il ne restait donc de toutes les parties belligérantes que l'Impératrice et le roi de Prusse sur le champ de bataille, comme à peu près deux champions abandonnés de leurs seconds dans un combat à outrance. Voilà pour les raisons politiques.

Celles que l'intérieur de l'État fournissait, n'étaient pas moins fortes : c'était le découragement des mauvais succès de la dernière campagne, les difficultés infinies d'amasser des fonds pour fournir à la dépense de la guerre, la mésintelligence des généraux, les brouilleries des ministres, les dissensions domestiques de la famille impériale, la santé chancelante de l'Empereur, et peut-être encore ce dilemme, si, l'Impératrice n'ayant pu réussir, avec tant d'alliés, à rabaisser et à détruire la Prusse, il n'y avait pas moins d'apparence que jamais d'en venir à bout, lorsqu'elle était seule et privée de tant de secours.

Les raisons de guerre étaient tout aussi puissantes que celles que nous venons d'alléguer. La ville de Dresde était mal approvisionnée; les magasins de la Bohême se trouvaient en partie vides, ou ruinés par l'incursion de M. de Kleist. Cela devait faire craindre naturellement, à Varsovie aussi bien qu'à Vienne, que la ville de Dresde ne fût reprise par le Roi dès le commencement de la campagne prochaine, et par conséquent que la Bohême ne devînt, sinon le théâtre de la guerre, au moins celui des incursions des troupes prussiennes.

Toutes ces raisons persuadèrent le Roi que la cour de Vienne désirait sincèrement le rétablissement de la paix. Après avoir bien examiné ces choses et y avoir mûrement réfléchi, le Roi donna au sieur