<11> intentions de l'Espagne, et suffit pour mettre en évidence que toutes les conquêtes d'Italie ne sont qu'une suite des principes invariables que cette couronne regarde comme la base de sa politique.
Qu'on ne s'imagine point que ce traité de Séville soit ici tiré par les cheveux; il ne faut que quelques considérations pour y faire entrevoir comme à travers une gaze les intentions de l'Espagne.
La politique d'envahir a établi pour principe que le premier pas pour la conquête d'un pays est d'y avoir pied, et c'est ce qu'il y a de plus difficile; le reste se décide par le sort des armes et par le droit du plus fort.
Sous quel prétexte l'Espagne aurait-elle pu introduire des troupes en Italie, si le traité de Séville ne lui avait donné cette facilité? Comment aurait-elle pu, sans troupes, penser à la conquête du Milanais, du Mantouan, du royaume de Naples, de la Sicile? Il fallait donc avoir un pied dans le pays; il fallait y avoir des troupes, pour les augmenter selon l'occurrence; il fallait avoir des places pour former des magasins; et c'était à quoi le traité de Séville était indispensablement nécessaire. L'Espagne avait donc bien pensé à ses intérêts en le faisant, et on a pu voir que ses desseins n'étaient pas si bornés qu'on