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DU MILITAIRE DEPUIS SON INSTITUTION JUSQU'À LA FIN DU RÈGNE DE FRÉDÉRIC-GUILLAUME.

Les premiers électeurs de la maison de Brandebourg n'entretenaient aucune milice réglée; ils n'avaient qu'une garde à cheval de cent hommes, et quelques compagnies de lansquenets partagées dans les châteaux ou places fortes, dont ils augmentaient ou diminuaient le nombre selon le besoin. Lorsqu'ils appréhendaient la guerre, eux et les états convoquaient l'arrière-ban; c'était, pour ainsi dire, l'armement général de tout le pays : la noblesse devait former la cavalerie, et ses vassaux, enrégimentés, devaient composer l'infanterie de cette armée. Cette manière de lever des troupes et de former des aimées, était alors générale en Europe; les Gaulois, les Germains, les Bretons en avaient toujours usé de même; et elle s'est conservée encore jusqu'à présent chez les Polonais, qui appellent cet armement de toute la nation la Pospolite Ruszenie. De même que les Polonais, les Turcs ne se sont pas éloignés de cette coutume : à l'exception d'un corps réglé de trente mille janissaires qu'ils entretiennent, ils ne font jamais la guerre sans armer les nations de l'Asie Mineure, de l'Égypte, de l'Arabie et de la Grèce, qui sont sous leur domination.

Pour en revenir à l'histoire de Brandebourg, lorsque Jean-Sigismond se crut à la veille de recueillir la succession de Juliers