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DES MŒURS, DES COUTUMES, DE L'INDUSTRIE, DES PROGRÈS DE L'ESPRIT HUMAIN DANS LES ARTS ET DANS LES SCIENCES.

[Introduction.]

Pour acquérir une connaissance parfaite d'un État, il ne suffit pas d'en savoir l'origine, les guerres, les traités, le gouvernement, la religion, d'être instruit des revenus du souverain : ces parties sont, à la vérité, les principales auxquelles s'attache le pinceau de l'histoire; il en est cependant encore d'autres qui, sans avoir le brillant des premières, n'en sont pas moins utiles. Nous comptons de ce nombre tout ce qui se rapporte aux mœurs des habitants, comme l'origine des nouveaux usages, l'abolition des anciens, la naissance de l'industrie, les causes qui l'ont développée, les raisons de ce qui a hâté ou ralenti les progrès de l'esprit humain, et surtout ce qui caractérise le plus le génie de la nation dont on parle. Ces objets intéresseront toujours les politiques et les philosophes; et nous osons avancer avec hardiesse que cette sorte de détails n'est en aucune façon indigne de la majesté de l'histoire.

Nous ne présentons au lecteur, dans cet ouvrage, qu'un choix des traits les plus frappants et les plus caractéristiques du génie des Brandebourgeois en chaque siècle; mais quelle différence entre ces siècles! Des nations qu'un océan immense sépare, et qui habitent sous les tropiques opposés, ne diffèrent pas plus