<23>

JEAN-SIGISMOND.

Jean-Sigismond avait épousé à Königsberg, l'an 1594, Anne, fille unique d'Albert,a duc de Prusse, héritière de ce duché et de la succession de Clèves. Cette succession était composée des pays de Juliers, Berg, Clèves, la Mark, Ravensberg et Ravenstein. Le morceau était trop tentant, pour ne pas exciter l'avidité de tous ceux qui avaient espérance d'y participer.

Avant que de parler des droits des électeurs de Brandebourg et des ducs de Neubourg, il est bon d'expliquer les prétentions de la Saxe, pour ne point embrouiller les matières.

L'empereur Maximilien avait donné l'expectative de cette succession aux princes des deux lignes de Saxe, à savoir l'ernestine et l'albertine, au défaut de tous les héritiers mâles et femelles des ducs de Clèves, car les patentes que le duc de Juliers, George-Guillaume, obtint de l'Empereur, font foi que ce fief tombait en quenouille. Jean-Frédéric, dernier électeur de Saxe de la maison ernestine, épousa Sibylle, fille de Jean III, duc de Juliers.

Le duc Guillaume de Clèves, fils de Jean de Juliers, épousa la fille de Ferdinand, nièce de l'empereur Charles-Quint. Ce mariage joint au mécontentement que l'Empereur avait de ce que Frédéric de Saxe était un des membres de l'union de Smalcalde, le portèrent à confirmer au duc Jean-Guillaumea le droit qu'il avait de disposer de la succession en faveur de ses filles, au défaut des héritiers mâles. Le fils de ce duc, nommé comme lui Jean-Guillaume, mourut sans enfants, en 1609; ainsi cette succession retomba à ses sœurs. L'aînée, nommée Marie-Éléonore, avait épousé le duc de Prusse, Albert-Frédéric; la seconde, Anne,


a Fille aînée d'Albert-Frédéric.

a Il s'appelait seulement Guillaume.