<30>de George-Guillaume, fut dépossédé de son pays, parce que ce prince avait embrassé le parti de Frédéric V; et l'Empereur donna ses biens confisqués à la maison de Lichtenstein, qui en est actuellement en possession. L'Électeur protesta en vain contre cette violence. Enfin son second oncle, l'administrateur de Magdebourg, fut déposé et mis au ban de l'Empire, pour être entré dans la ligue de Lauenbourg, et pour s'être allié avec le roi de Danemark. L'Empereur, victorieux de ses ennemis, était presque despotique dans l'Empire.

La guerre de trente ans avait commencé dès l'an 1618, à l'occasion de la révolte des Bohémiens, qui élurent pour leur roi Frédéric V, électeur palatin; mais comme nous nous bornons aux événements qui regardent directement l'histoire de la maison de Brandebourg, nous ne ferons mention de cette guerre, qu'autant qu'elle aura de rapport avec cette histoire.

La trêve que les Hollandais et les Espagnols avaient conclue en 1609, pour douze ans, était prête d'expirer; et les duchés de la succession de Clèves, où ces deux nations avaient des troupes, devinrent le théâtre de la guerre. Les Espagnols forcèrent la garnison de Juliers, que les Hollandais tenaient pour l'Électeur; Clèves et Lippstadt se rendirent à Spinola. Les Hollandais chassèrent cependant, en 1629, les Espagnols du pays de Clèves, et reprirent quelques villes pour l'Électeur. George-Guillaume et le duc de Neubourg disposèrent les Espagnols, en 1630, à évacuer une partie de ces provinces. Les Hollandais mirent garnison dans les places de l'Électeur, et les Espagnols, dans celles du Duc; mais cet arrangement ne fut pas de durée.

En 1635, la guerre recommença dans ces provinces avec plus de violence qu'auparavant; et, pendant toute la régence de l'Électeur, les provinces de cette succession furent en proie aux Espagnols et aux Hollandais, qui s'emparaient des postes, surprenaient des villes, gagnaient des avantages les uns sur les autres, les reperdaient de même, et où cependant il ne se passa rien de considérable : les actions des officiers et le brigandage des soldats faisaient, dans ces temps-là, la partie principale de l'art militaire.

Quoique l'Empereur affectât une souveraineté indépendante, les princes de l'Empire ne laissaient pas que d'opposer à son