<177>Sont comme le phénix, qui renaît de sa cendre!
Malgré tant de brouillards qu'exhalaient les erreurs
De vos conciles et synodes,
Galilée eut raison, et vos inquisiteurs
N'ont pu, joints à tous vos docteurs.
Anéantir les antipodes.
Mais qui vous rend persécuteurs?
Pourquoi votre rage insensée
Paraît-elle émue, offensée
De ce que de profonds auteurs,
Fidèles au bon sens, nous peignent leur pensée?
O comble de forfaits! ô siècle! ô temps! ô mœurs!
Je laisse en paix le tas de vos songes trompeurs,
Du faux merveilleux la tissure apocryphe;
Le crime vous décèle, indignes imposteurs :
Le vicaire du ciel, votre premier pontife,
Protége des conspirateurs,
Des prêtres furieux dont les complots perfides
Armaient contre leur roi des sujets parricides;
Le Portugal l'atteste, et l'Europe en frémit,
Le sage dans son cœur en silence en gémit,
Et Rome en ce siècle servile
Devient le repaire et l'asile
Du crime, qui s'y raffermit.
Un ordre qui d'Ignace a reçu sa doctrine,
Qui nourrit dans son sein le meurtre et la ruine,
Aux mœurs, aux lois, à rien astreint,
Que tout roi hait, déteste ou craint,
Qui porte en tous les lieux une guerre intestine,
En bravant le pouvoir, fièrement se soutient,
Quoiqu'il ait mérité cent fois qu'on l'extermine.
Osez-vous, féroces chrétiens
Qui jusqu'au sanctuaire, au milieu de vos temples,
D'attentats aux humains fournîtes les exemples,
Calomnier encor les vertus des païens?
Si vous les accusez de crimes,