<24>Les étriller est son affaire,
Ils sont fripons, ils sont voleurs.
On le croit, mais c'est un mystère
Du plus fin des écornifleurs;
S'il suce ardemment le vulgaire,
C'est qu'il croit, suivant ses docteurs,
La pauvreté très-nécessaire
Pour le maintien des bonnes mœurs
Ah! sort des rois, sort des humains,
Quel destin bizarre et baroque
Me fourra parmi ces vauriens!
Quand leurs propos, leurs entretiens,
Quand en eux enfin tout me choque,
Ah! fallait-il quitter pour eux
Ces héros que mon cœur invoque,
Et ces chants si mélodieux
D'un Homère, qui nous enflamme,
D'un Virgile, qui touche l'âme,
Parlant le langage des dieux,
Pour les cris d'un tripot infâme?
Fuyons promptement vers ces bois
Où les Muses dictent leurs lois,
Où ces neuf filles de Mémoire
Remplissaient mon cœur autrefois
Du brûlant désir de la gloire.
Mes crimes doivent s'expier,
J'abjure mes erreurs sans peine;
J'irai dans les eaux d'Hippocrène
Me plonger, me purifier.
Là, sombre et dur financier,
De ta fange et de tes ordures
Je nettoyerai les souillures;
Pour toi, pourris dans ton bourbier.
Oui, j'en jure par le Permesse,
Et par toi, divin Apollon,
Que de Plutus la folle ivresse