<15>

III. (c) ODE SUR L'AMOUR DE DIEU.

Toi dont la sagesse profonde
Conçut le plan de l'univers,
Toi, qui d'un mot formas le monde,
Qui créas cent mondes divers,
Grand Dieu, si j'adore en silence
De ton ineffable puissance
Tous les inconcevables traits,
Ma voix, que je t'ai consacrée,
Est moins faible et plus assurée
Quand il faut chanter tes bienfaits.

Je jouis de tous les miracles
Que ta main divine a formés;
Ces vastes, ces pompeux spectacles,
Ces feux dans le ciel allumés,
Ces biens que la terre fait naître,
Mes goûts, mon sentiment, mon être,
Tout me parle de tes bontés,
Et mes besoins inépuisables,
De nouvelles félicités.a


a Le neuvième vers de cette strophe et le sixième vers de la cinquième manquent dans la copie que nous avons reçue de l'Ermitage impérial de Saint-Pétersbourg.