<92>A ces mots je m'éveillai; à mon réveil vous perdîtes un empire, et moi, l'art de rimer. Contentez-vous, monsieur, qu'une deuxième fois, en prose, je vous assure de l'estime parfaite avec laquelle je suis

Votre affectionnée
Ulrique.

AUTRE RÉPONSE A VOLTAIRE.

On remarque pour l'ordinaire
Qu'un songe est analogue à notre caractère :
Un héros peut rêver qu'il a passé le Rhin,
Un marchand, qu'il a fait fortune,
Un chien, qu'il aboie à la lune.
Mais que Voltaire, en Prusse, à l'aide d'un mensonge,
S'imagine être roi pour faire le faquin,
Ma foi, c'est abuser du songe.

ENCORE D'AUTRES VERS EN RÉPONSE A VOLTAIRE.

Je ne fais cas que de la vérité;
Mon cœur n'est pas flatté d'un séduisant mensonge.
Je ne regrette point, dans l'erreur de ce songe,
La perte du haut rang où vous étiez monté;
Mais ce qui vous en reste, et que vous n'osez dire,
S'il est vrai que jamais il ne vous soit ôté,
Vaut à mes yeux le plus puissant empire.