<252>L'un me dit un mot un instant,
Un autre me présente un plan.
Là le procès d'un paysan.
Ici dégoûts d'un courtisan;
Et moi, que ce bruit insolent,
Ce vrai tapage de Satan,
Étourdit tout le long de l'an,
Malgré ce fracas que j'entends.
Puis-je encor penser à d'Argens?

Fais donc venir de d'Argens ce que tu jugeras à propos, sans me donner la question pour une douzaine de bouteilles de vin de plus ou de moins, et sans me fatiguer des vétilles de la Provence. Voici d'autres vers en réponse à Voltaire :a

Je ne fais cas que de la vérité;
Mon cœur n'est pas flatté d'un séduisant mensonge.
Je ne regrette point, dans l'erreur de ce songe,
La perte du haut rang où vous étiez monté;
Mais ce qui vous en reste, et que vous n'osez dire,
S'il est vrai que jamais il ne vous soit ôté,
Vaut à mes yeux le plus puissant empire.

Nos deux faquins de cabrioleurs ont été rattrapés, et leur procès sera instruit dans les formes. Ces coquins ont voulu espadonner; il faut une punition pour mettre des bornes à leur impertinence.

Adieu; je t'admire et me tais.

176. AU MÊME.

Potsdam, 17 novembre 1743.

Quand d'Argens contrefait l'habitant d'Idumée,b
Il me tromperait tout de bon,
Et son habileté me semble consommée.


a Voyez t. XIV, p. 103-106.

b Allusion aux Lettres juives du marquis d'Argens, publiées en 1736.