<305>et j'ai lieu de me flatter qu'on aura pour eux les empressements et les attentions qui sont dus aux personnes que vous honorez de vos ordres.

Les avis que j'ai de la direction de la marche de M. de Batthyani sur Peer, Brée et Hasselt, m'ont déterminé à marcher demain pour aller camper entre Moulines et Rosselaer. J'ai poussé un corps à Arschot, qui enverra des détachements sur Sichem et sur Diest. Il ne paraît plus douteux que le théâtre de la guerre ne soit incessamment transporté vers le pays de Liége.

Les deux armées s'avoisineront de bien près sur la Gete. Reste à savoir s'il est écrit dans le livre du destin qu'elles y combattront, ou qu'elles ne feront que se regarder.

J'ai l'honneur d'être avec le plus profond respect,



Sire,

de Votre Majesté
le très-humble et très-obéissant serviteur,
M. de Saxe.

5. DU MÊME.

(Septembre 1746.)



Sire,

J'ai reçu la lettre que Votre Majesté m'a fait la grâce de m'écrire le 18 août, et j'ai à vous demander pardon, Sire, si je n'ai pas répondu plus tôt à V. M. Mes occupations ont été moins la cause de mon silence que l'incertitude des événements, et mon amour-propre aurait été trop humilié, si j'avais annoncé des je ne sais à V. M. pour justifier ma conduite. Mais Namur est pris, et, quoique je me sois affaibli de soixante-deux bataillons et d'autant d'escadrons, j'ai contenu M. le prince Charles, qui est actuellement vis-à-vis de moi, à une portée de canon; un petit ruisseau nous sépare. Je ne crois cependant pas qu'il m'attaque, et je crois avoir beaucoup fait de l'avoir obligé de m'abandonner