<325>tout cas, comme une marque de mon attention; c'est ce dont j'attendrai votre résolution. Cependant vous ne sauriez croire combien je compatis à votre désastre, qui vous persécute, et vous empêche de venir à Berlin, où vous trouveriez plus de moyens de vous rétablir qu'à Montpellier. Cependant je vous laisse le maître de votre sort, en vous assurant que, quoi qu'il vous arrive, je ne changerai point à votre égard, et que vous n'aurez jamais à craindre aucun oubli de ma part, étant porté de très-bon cœur à vous convaincre, dans toutes les occasions, combien je vous chéris et estime. S'il plaît, au reste, à la Providence de vous accorder une parfaite convalescence, vous me serez toujours le bienvenu, et je me ferai un plaisir de vous en donner des marques réelles. Sur ce, je prie Dieu qu'il vous ait en sa sainte garde.

aJe plains un homme aimable dont la perte fait une banqueroute pour Berlin, et si l'on pouvait envoyer quelqu'un au diable en votre place, je vous assure que je lui ferais tout un détachement pour sauver par là votre âme précieuse et grande de ses mains.

Fr.

10. AU MÊME.

Potsdam, 2 mars 1745.

J'ai reçu à la Ibis vos lettres du 20 et du 24 février, remplies de sentiments de zèle, de dévotion et de reconnaissance, entremêlés de ceux que votre maladie et les idées de votre retraite vous inspirent. Comme votre résolution est prise, je vous en laisse le maître, et il me suffit de vous voir satisfait au sujet de la pension que je vous conserverai, et d'être persuadé que votre sombre solitude ne vous empêchera point de vous souvenir de votre séjour de Berlin. Cependant vous pouvez compter que ce sera avec


a De la main du Roi.