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10. A LA MÊME.

Camp de Trautenau, 11 octobre 1745.



Ma bonne maman,

Je n'ai jamais douté de la part que vous prenez à tout le bien qui arrive à l'État, pour vous avoir pu croire insensible à la journée du 30.a Ma réputation est en vérité la moindre chose dans une occasion où il s'agit des vengeurs de l'État. Tout ce qui me flatte de cette victoire, c'est d'avoir pu contribuer en quelque chose à la conservation de tant de braves gens qui étaient perdus sans une prompte résolution et une manœuvre hardie que je leur ai fait faire. Voilà, ma chère maman, à quoi je suis sensible. Mais ne pensez pas que je voudrais faire blesser le moindre de mes soldats par vanité ou pour acquérir une fausse gloire dont je suis tout détrompé. J'espère d'être à Berlin le 3 du mois de novembre; notre campagne a grand air d'être finie. N'oubliez pas vos amis dans ce petit période, et que j'aie la consolation, à mon retour, de vous trouver en bonne santé et de vous assurer de vive voix de l'estime avec laquelle je serai toujours

Votre fidèle ami,
Federic.

11. A LA MÊME.

Neustadt, 18 novembre 1760.

Je suis exact à vous répondre et empressé à vous satisfaire; vous aurez un déjeuner, ma bonne maman, de six tasses à café bien jolies, bien diaprées, et accompagnées de tous les petits enjolivements qui en relèvent le prix. Quelques pièces que l'on y ajoute en retarderont l'envoi de quelques jours; mais je me flatte que ce délai contribuera à votre satisfaction, en vous procurant


a La bataille de Soor.