<218>et plus que les auteurs modernes dont je viens de parler. Je me plais à vous entretenir, et je ne m'aperçois pas que j'abuse du privilége de vous ennuyer. Pardon, pardon, ma divine duchesse, je me corrigerai, si je puis tant gagner sur moi. Daignez recevoir avec votre indulgence ordinaire les assurances de mon admiration et de la haute estime avec laquelle je suis,



Madame ma cousine,

de Votre Altesse
le très-fidèle cousin et serviteur,
Federic.

43. A LA MÊME.

Leipzig, 15 février 1763.



Madame ma cousine,

Je vous annonce la paix, ma chère duchesse, comme à ma bonne amie, qui veut bien s'intéresser à ce qui me regarde. Elle a été signée aujourd'hui. Ainsi, Dieu soit loué, voilà une cruelle guerre de terminée.

Comment pouvez-vous penser que mon cœur plein de reconnaissance, mon cœur, si j'ose le dire, qui a le tact fin en mérite, puisse jamais vous oublier? Ne fussiez-vous point duchesse, et fussiez-vous dans la condition la plus basse, il faudrait, ma divine duchesse, vous aimer, vous estimer et vous considérer de même. Votre extrême modestie vous empêche d'en convenir; mais je ne puis m'empêcher à cette fois de vous le dire, quitte à me taire pour l'avenir, si la surabondance de mon cœur blesse votre délicatesse.

Je compte bien, ma chère duchesse, que la paix et l'éloignement n'établiront pas un mur de séparation entre nous. J'y perdrais trop. C'est l'affaire des chevaux de poste de trotter quelques milles de plus. D'ailleurs, je ne me tairai qu'au cas que je devienne importun. Mais votre extrême bonté, votre fonds d'indul