<223>ceux qui m'honorent de leur amitié, vu que, depuis sept années, je n'ai eu affaire qu'à des ennemis qui avaient conjuré ma perte.

J'ai vu ici les représentants de ces ennemis, qui ont échangé les ratifications. La figure de M. Collenbach ne ressemble pas trop à la colombe qui apporta à défunt M. Noé la branche d'olive dans son bec; cependant il a été très-accueilli de tout le monde, car en vérité la paix fait un plaisir général à tout le monde.

Nous commençons à évacuer la Saxe; cependant tout ce mois se passera presque avant que tout soit vidé. Je ne pourrai partir que le 15 de ces environs pour me rendre en Silésie. En attendant, ma divine duchesse, je ferai des vœux pour votre prospérité et pour votre conservation. Votre admirable caractère a fait de trop profondes impressions dans mon cœur pour que je ne vous sois pas attaché pour la vie, et que je ne cherche pas avec empressement les occasions de vous témoigner la haute considération et l'estime avec laquelle je suis,



Madame ma cousine,

de Votre Altesse
le très-fidèle cousin et serviteur,
Federic.

47. A LA MÊME.

Torgau, 14 mars 1763.



Madame ma cousine,

Vos ordres sont exécutés, ma chère duchesse. J'ai fait écrire à Ratisbonne, où j'ai un hommea qui, avec une poitrine forte et des termes énergiques, plaidera votre cause.

La Princesse électoraleb m'a invité de passer à Moritzbourg, chez elle, sur mon passage de Silésie, et je m'acquitterai alors


a Le baron de Plotho. Voyez t. IV, p. 117 et 118.

b Antonie, princesse de Bavière, femme de Frédéric-Christian, prince électoral de Saxe. Voyez la correspondance de Frédéric avec cette princesse.