<238>valait bien une messe; je ne crois pas que la place de duchesse d'Orléans vaille autant.

Voilà, madame, tout ce qu'il y a à dire sur ce sujet. C'est à vous à prendre le parti que vous jugerez le plus convenable. Je souhaite qu'il soit heureux, et que, quelque résolution que vous preniez, elle tourne à votre avantage. Voilà la première fois de ma vie que j'ai été consulté sur des cas de conscience. Je m'en ferai vanité, et j'espère de passer avec le temps pour un grand théologien; mais j'ai encore un espace immense à franchir avant que d'y arriver.

Voilà un empereur que les corps évangéliques et catholiques viennent de faire à Francfort. On a fait jurer une capitulation au nouveau roi des Romains, qu'il violera à la première occasion, et l'on criera alors, on parlera de la bulle d'or, et la cour de Vienne s'en moquera. Tout cela fait pitié, et me met quelquefois en colère contre le flegme germanique.

Mais je m'égare encore à vous faire des contes borgnes, ma chère duchesse, au lieu de vous parler de ce qui m'intéresse le plus, qui est de vous assurer de l'estime et de la considération avec laquelle je suis,



Madame ma cousine,

Votre fidèle cousin et serviteur,
Federic.

57. A LA MÊME.

(Potsdam) 26 avril 1764.



Madame ma cousine,

Je m'étais presque attendu, ma chère duchesse, au parti que vous avez pris touchant le parti qu'on vous avait proposé pour la princesse votre fille. J'ai d'abord compris que vous ne voudriez pas, par un coup d'éclat comme l'aurait été un changement de religion, démentir la conduite de toute votre famille, en attachant