<257>Glatz pris dans quatre, je ne trouve plus si extraordinaire la façon dont les Anglais ont agi avec l'amiral Byng. Je le répète encore, je ne juge personne, parce que j'ignore la cause des événements; mais celui de Schweidnitz est si extraordinaire, qu'il est impossible que tous vos véritables serviteurs n'en soient outrés de douleur. Je suis persuadé, Sire, que vous ne tarderez pas à réparer ce fâcheux accident; mais il est bien mortifiant que vous soyez occupé toutes les campagnes à réparer des fautes où vous n'avez point de part.

Les affaires vont fort bien dans la Poméranie, et la jonction du général Platen avec le duc de Würtemberg n'a pas coûté trente hommes, pas un seul chariot de bagage ni de vivres. Voilà ce qui s'appelle un homme que ce Platen! Les Autrichiens qui étaient à Halle se sont retirés cul par-dessus tête à l'approche du brave général Seydlitz, qui a donné deux fois les et rivières cet été à l'armée de l'Empire. Je ne dis rien à V. M. du prince Henri, qui s'est conduit, pendant le temps que vous étiez entouré, avec la prudence de M. de Turenne, et qui nous a toujours fait assurer à Berlin que nous n'avions rien à craindre.

Les Fiançais se sont présentés de nouveau devant Wolfenbiittel, et ils bombardent cette place; ils ont fait en Ost-Frise des cruautés et des exactions cent fois pires que celles des Cosaques. Le prince Ferdinand a détaché un corps pour les chasser du pays de Brunswic. Les Anglais, ayant rappelé leur ministre de Paris, agiront apparemment avec leur flotte, qui a resté tranquillement toute la campagne dans les ports de Yarmouth et de Plymouth. Il faut convenir que les Français se sont bien moqués des Anglais avec leurs prétendues négociations; ils leur ont fait perdre tous les fruits qu'ils auraient pu retirer, pendant la campagne, de leur force maritime. Cette conduite désespère tous les partisans de la bonne cause. J'ai l'honneur, etc.