<162>santé. Je fais mille vœux pour vous; c'est à quoi je borne mes facultés. Si j'étais médecin, je voudrais vous guérir, et si j'étais Dieu, je vous rendrais immortel, car les honnêtes gens devraient l'être; mais ma puissance ne va qu'à faire des vœux pour vous.

S'il y a ici quelque chose à votre service, vous n'avez qu'à dire un mot; tout ce qui dépend de moi se fera.

Je souhaite d'apprendre de vous de bonnes et d'agréables nouvelles. En attendant, je vous embrasse tendrement. Adieu.

91. DU BARON DE L. M. FOUQUÉ.

Brandebourg, 27 avril 1768.



Sire,

Sans être ni Dieu, ni médecin, vos bontés et vos grâces ne laissent pas que d'opérer de bons effets, surtout la joie que je ressens de vous savoir en parfaite santé, dont je vous souhaite la continuation pendant une longue suite d'années.

Quant à moi, je vais mon chemin, et je m'apprête peu à peu pour le grand voyage. Le quinquina vient de me guérir de la fièvre; il ne me reste plus, pour achever la cure, que de pouvoir entendre, parler et marcher.

Je me rappelle que, ayant engagé défunt le duc de Barby, il y a trente ans passés, à se servir des bains de Lauchstädt près de Halle, il y alla avec deux béquilles, et en revint sain et sauf au bout de quatre semaines, marchant comme à l'ordinaire. Je serais fort tenté d'en faire l'expérience, si V. M. m'en accorde la permission, ce qui toutefois ne se fera qu'après le passage de V. M. par Brandebourg. Je suis, etc.