<284>me trouverez disposé à vous servir et à vous donner des marques de la véritable estime que j'ai pour vous. Adieu.

36. AU MÊME.

Breslau, 12 janvier 1762.

Mylord, le contenu de votre lettre du 28 décembre dernier, et ce que vous m'y dites à l'occasion de l'entretien que vous avez eu avec le sieur de Rossières m'est une nouvelle preuve de votre façon de penser pour mon service, et les soins que vous prenez de mes intérêts ne sauraient que vous mériter une reconnaissance sincère de ma part. Je doute presque, par ce que vous m'en dites, de votre prompt retour à Neufchâtel. Le tabac d'Espagne que vous m'avez envoyé vient à la fin de m'arriver. Je le trouve bon par excellence, et vous remercie bien des soins que vous avez bien voulu prendre pour me faire plaisir. Sur ce, je prie Dieu, etc.

aJe vous suis obligé, mon cher mylord, de cette amitié qui vous fait penser sans cesse à tout ce qui me regarde. Je vous assure que j'y suis on ne saurait plus sensible. Je ne sais comment vous regagnerez votre gouvernement; je ne me fie point à ces passe-ports de Versailles. Ce n'est pas à présent la mode dans ce pays-là de m'obliger; vous savez que tout est mode en France, et que nous sommes de la vieille et surannée. Nous sommes devenus des collets montés; il faut être à présent Autrichien ou, qui pis est, Russe, pour prendre dans ce pays, et je n'ai pas envie de devenir ni l'un ni l'autre pour plaire à ces gens-là. Je vous remercie de l'admirable tabac que je viens enfin de recevoir. Si la Providence avait autant de soin de mes affaires que vous en avez de mon nez, tout irait bien. Je vous souhaite un heu-


a De la main du Roi.