59. DU BARON DE L. M. FOUQUÉ.

Brandebourg, 11 février 1766.



Sire,

Je rends grâces à Votre Majesté des truffes d'Italie qu'elle vient de m'envoyer. Ceux qui auront goûté de l'une et de l'autre espèce trouveront que celles de votre bon pays de Magdebourg et de Halberstadt les surpassent infiniment. Le long voyage des ultramontaines peut en être la cause.

Puissiez-vous, Sire, jouir longtemps de tous les mets et de tout ce qu'il y a de bon dans ce monde, puisque personne n'en est plus digne que vous! Je me flatte, Sire, que vous passerez bien au delà de mon âge de soixante-neuf ans, surtout depuis les effets des bains de Landeck, qui vous ont raffermi au point de supporter également le froid et le chaud de la saison au temps de vos manœuvres.

<147>Je deviens sourd, Sire, et j'ai toute la peine du monde à me faire entendre. Votre serviteur s'achemine tout doucement vers le grand voyage. Tôt ou tard, et quelle qu'en soit l'issue, soyez persuadé que je vous aimerai, Sire, avec un dévouement inviolable et le plus profond respect jusqu'au dernier moment de ma vie. Je suis, etc.