81. AU MÊME.

Potsdam, 5 mars 1778.

Monsieur le comte de Hoditz, l'épanchement de votre cœur dans votre lettre d'aujourd'hui m'a infiniment attendri. Mais, mon cher comte, ne vous abandonnez pas à ces idées sombres qui paraissent agiter votre âme sensible. Souvenez-vous que vous êtes philosophe, et que notre sort ne dépend pas de notre direction. Votre propre expérience vous a appris plus d'une fois que tout vient à point à qui peut attendre. Suivez cette maxime, et tranquillisez-vous par l'assurance que je vous aime et que je ne vous abandonnerai jamais. Sur ce, je prie Dieu qu'il vous ait, monsieur le comte de Hoditz, en sa sainte et digne garde.