<28>Plus que Phyllis et qu'Émilie.
Tu peux, avec tranquillité,
Dans mon pays, à mon côté,
La courtiser toute ta vie.
N'as-tu donc de félicité
Que dans ton ingrate patrie?

Je vous remercie encore, avec toute la reconnaissance possible, de toutes les peines que vous donnent mes ouvrages. Je n'ai pas le plus petit mot à dire contre tout ce que vous avez fait, sinon que je regrette le temps que vous emportent ces bagatelles.

Mandez-moi, je vous prie, les frais et les avances que vous avez faits pour l'impression, afin que je m'acquitte, du moins en partie, de ce que je vous dois.

J'attends de vous des comédiens, des savants, des ouvrages d'esprit, des instructions, et à l'infini des traits de votre grande âme. Je n'ai à vous rendre que beaucoup d'estime et de reconnaissance, et l'amitié parfaite avec laquelle je suis tout à vous.

143. DE VOLTAIRE.

La Haye, 22 septembre 1740.

Oui, le monarque prêtre est toujours en santé,
Loin de lui tout danger s'écarte;
L'Anglais demande en vain qu'il parte
Pour le vaste pays de l'immortalité;
Il rit, il dort, il dîne, il fête, il est fêté;
Sur son teint toujours frais est la sérénité;
Mais mon prince a la fièvre quarte!
O fièvre! injuste fièvre! abandonne un héros
Qui rend le monde heureux, et qui du moins doit l'être.
Va tourmenter notre vieux prêtre;
Va saisir, si tu veux, soixante cardinaux;
Prends le pape et sa cour, ses monsignors, ses moines,
Va flétrir l'embonpoint des indolents chanoines;
Laisse Frédéric en repos.