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311. A VOLTAIRE.a

(1752.)

J'ai lu votre premier article, qui est très-bon. Vous aurez commencé la table alphabétique des articles; je crois qu'il faudrait l'achever avant de commencer l'ouvrage, afin de se fixer à un nombre d'articles, de mieux choisir les principaux, et de ne point permettre d'entrée aux petits détails; car si quelques articles subordonnés aux autres ont l'entrée dans le Dictionnaire, ce sera une nécessité ou de mettre un plus grand détail, ou de changer de projet en travaillant, ce qui ne répondrait pas, il me semble, à l'unité du but qu'il faut se proposer dans un ouvrage de ce genre.

312. DE VOLTAIRE.

(1752.)

Sire, Votre Majesté m'a favorisé de quatre volumes du plus parfait galimatias qui soit jamais sorti d'une tête théologique. L'auteur doit descendre en droite ligne de saint Paul, et être proche parent du père Castel.

En qualité de théologien de Belzébuth, oserai-je interrompre vos travaux par un mot d'édification sur l'athéisme, que je mets à vos pieds? J'ai choisi ce petit morceau parmi les autres, comme un des plus orthodoxes.

Je ne fais que dire ce que V. M. pense, et ce qu'elle dirait cent fois mieux. Si elle daignait me corriger, je croirais alors l'ouvrage digne d'elle. Je souhaite pouvoir le finir, en amuser V. M. quelquefois, et mourir de la mort des justes, avec votre bénédiction.


a Cette lettre est tirée du Supplément aux Œuvres posthumes, t. II, p. 377 et 378.