<404>V. M. et à son Académie un si excellent sujet. Cet événement répand dans mon âme une satisfaction dont je n'ai pas joui depuis longtemps, et je suis sûr que mon estomac s'en ressentira. Je pourrai me flatter enfin d'avoir fait une chose agréable à V. M., honorable pour ses États, avantageuse pour son Académie, et d'avoir par là donné à V. M. de nouvelles marques des sentiments de reconnaissance, d'attachement inviolable et de profond respect avec lesquels je serai toute ma vie, etc.

29. DU MÊME.

Paris, 26 mai 1766.



Sire,

Toutes les lettres que je reçois de M. de la Grange m'assurent de la ferme résolution où il est de profiter des offres également honorables et avantageuses que V. M. veut bien lui faire. S'il n'est pas encore parti de Turin pour se rendre auprès de V. M., ce n'est ni sa faute, ni la mienne; c'est celle des ministres du roi de Sardaigne, qui, n'osant pas lui refuser absolument son congé, cherchent à le lui différer, dans l'espérance qu'il changera d'avis; mais il me mande que son parti est pris et inébranlable. Je ne doute point que si V. M. juge à propos de faire demander au roi de Sardaigne même le congé de M. de la Grange, il ne l'obtienne sur-le-champ, et ne se mette incessamment en route; en ce cas, V. M. voudrait bien donner ses ordres pour les frais de son voyage. Il est bien singulier que M. Euler, comblé de biens par V. M., lui et sa famille, ait obtenu son congé si aisément après vingt-six ans de séjour, et que M. de la Grange, dont on ne juge pas à propos d'assurer la fortune dans son pays, soit obligé de solliciter comme une grâce la permission d'aller jouir ailleurs de la justice qu'un grand roi lui rend.

V. M. désire un astronome; je crois que M. de Castillon y serait très-propre, d'autant qu'il pourrait former monsieur son fils