<42>pour parvenir à quelque chose de raisonnable! Le duc d'Orléans a cependant fait l'expérience de l'inoculation sur ses enfants, et s'en est bien trouvé; d'un millier de personnes qu'on a inoculées à Berlin, personne n'est mort; et après tant d'exemples, il est bien temps de donner des arrêts absurdes, qui flétrissent les magistrats et les compagnies dont ils émanent!

Trouvez bon, madame, que je vous remercie des assurances de votre souvenir que M. de Goltza m'a données de votre part. Je tâcherai de les mériter surtout par l'admiration et la haute considération avec laquelle je suis, etc.

4. DE LA PRINCESSE MARIE-ANTONIE DE SAXE.

Dresde, 5 août 1763.



Sire,

Je ne saurais trouver des termes pour lui témoigner ma respectueuse reconnaissance pour la bonté qu'elle a eue de se ressouvenir des jambons de neige qu'elle a daigné me promettre, et pour la gracieuse lettre dont elle a bien voulu les accompagner. Je n'ai osé en goûter encore, parce que je suis incommodée depuis quelque temps, et obligée à un certain régime qui me le défend; cependant je me fais donc le plaisir de les voir, et ma grande maîtresse, qui en a goûté, les a trouvés excellents, et V. M. sait qu'elle est juge compétent, à ce qui a rapport à la friandise. Ce qu'elle daigne me répéter au sujet de mon opéra me confond, et je sens que je ne dois qu'à sa bonté tous les éloges qu'elle me prodigue à ce sujet. Quant à l'inoculation, c'est à vous, Sire, que je dois le courage que j'ai eu d'y soumettre ma famille. Ce sont vos discours qui m'y ont enhardie, et qui ont engagé le Prince électoral à le permettre. Ainsi je vous dois la


a Le baron George-Guillaume de Goltz eut sa première audience, en qualité d'envoyé de Saxe, à Charlottenbourg le 13 juillet 1763.