<579>ticles. Mais il ne faudrait pas à présent ajouter une condition pareille, qui ne ferait qu'embrouiller les choses; ce pourrait être le sujet d'une négociation particulière; que la Sorbonne cependant n'en ait pas le moindre soupçon, ou vous la verrez épuiser les bourses dévotes, envoyer le plus pur de votre or en Turquie, pour contrecarrer les protecteurs du temple. Enfin ce temple existerait, et les sorbonniqueurs soutiendraient, avec leurs sophismes usités et une noble effronterie, qu'il n'en est rien; tant les prêtres, surtout les docteurs, ont la cervelle dure, et s'opiniâtrent! On les a vus soutenir souvent leurs opinions malgré l'évidence. Vous rirez d'eux, et ils vous anathématiseront; mais riez toujours à bon compte.

Je ne sais si les chevaux de Spa mangent les Russes; mais ce que je sais certainement, c'est que les janissaires ne les mangent pas. J'espère que cette aventure ne sera pas insérée dans l'histoire de votre Académie, dont vous vous acquitterez aussi bien que de toutes les choses dont vous vous êtes chargé jusqu'à présent. Il est sûr que l'Académie ne pouvait pas faire un meilleur choix de secrétaire perpétuel; c'était le seul moyen de faire lire ses Mémoires, depuis que Fontenelle n'y est plus. Je serai un de vos lecteurs, de vos admirateurs, et de ceux qui s'intéressent à tout ce qui concerne votre contentement et votre conservation. Sur ce, etc.

119. AU MÊME.

6 octobre 1772.

M. Borrelly vient d'arriver. Il m'a remis le paquet dont vous l'avez chargé. Autant que j'en puis juger, il paraît habile et plein de bonne volonté. Je l'ai d'abord mis au fait de la besogne dont il doit être chargé; et comme, dans le plan d'éducation qui est reçu à l'Académie, il y a des méthodes qui diffèrent beaucoup des autres écoles, je les lui ai indiquées, et je ne doute pas qu'il