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V. LETTRES DE FREDERIC A M. F.-C. ACHARD. (1er OCTOBRE 1775 - 29 JUIN 1784.)[Titelblatt]

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1. A M. F.-C. ACHARD.

Potsdam, 30 septembre 1775.

Le Roi est très-satisfait des efforts que le sieur Achard continue à faire pour étendre ses connaissances et les rendre utiles à la société. C'est sous ce point de vue que Sa Majesté regarde les nom elles productions chimiques et physiques qu'il vient de lui présenter à la suite de sa lettre d'hier; et elle sera bien aise de lui faire éprouver en son temps les effets de sa bienveillance.

Un accès de goutte à la main droite empêchant le Roi de signer la présente lettre de Cabinet, S. M. y a fait substituer en sa présence l'empreinte du sceau de ses armes royales, qu'elle a sous sa propre garde, afin de donner à connaître que son contenu est exactement conforme à sa volonté.

Potsdam, 1er octobre 1775.

2. AU MÊME.

Potsdam, 30 juin 1782.

Je suis très-satisfait du résultat de vos expériences sur les effets de l'électricité sur les facultés intellectuelles, et je vous remercie de l'avoir mis sous mes yeux à la suite de votre lettre du 28. Mais elles ne me font pas encore présumer que les commotions électriques soient capables de guérir également les fous. Je veux que souvent le siége de la folie soit dans le dérangement du système nerveux, et que la force électrique puisse y rétablir l'ordre : <302>mais reste à savoir et à constater par des expériences réitérées si ce succès est permanent, et que ces infortunés n'aient plus à craindre quelque fâcheuse récidive. C'est là le grand problème qu'il faudrait résoudre, et c'est à vous à y donner tous vos soins. Sur ce, je prie Dieu, etc.

Si vous pouvez parvenir par l'électricité à donner de l'esprit aux imbéciles, vous valez plus que votre poids d'or, car vous ne pesez pas autant que le Grand Mogol.336-a

3. AU MÊME.

Potsdam, 29 juin 1784.

La cassation de votre mariage est une affaire de justice, et par cela même hors de ma sphère. Je n'interviens jamais dans aucun procès par des décisions immédiates, et quoique je compatisse à votre sort domestique, je ne saurais le changer par un ordre à la justice. C'est à elle seule à en décider; et il ne me reste qu'à prier Dieu, etc.


336-a Ce post-scriptum est de la main du Roi.