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II. LETTRE DE M. DUHAN DE JANDUN A FRÉDÉRIC. (29 JANVIER 1738.)[Titelblatt]

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DE M. DUHAN DE JANDUN.

Bankenbourg, 29 janvier 1738.



Monseigneur,

Votre Altesse Royale, qui s'est toujours plu à faire les grâces qui dépendent d'elle, pourrait d'un seul mot de recommandation faire la fortune de l'un de mes frères, qui est au service des États généraux, et à qui V. A. R. a déjà fait avoir un drapeau il y a quelques années. Il y a une compagnie vacante dans le régiment de Tilly, où mon frère est lieutenant depuis assez longtemps; et comme les compagnies se donnent en Hollande sans autre distinction que celle de la plus puissante recommandation, mon frère serait assuré, en obtenant la compagnie vacante, d'avoir du pain pour le reste de sa vie, si V. A. R. voulait bien lui faire la grâce de dire seulement un mot en sa faveur à M. de Ginkel, qui en écrirait au grand pensionnaire van der Heim ou au comte de Wassenaer. Mon frère, qui n'a d'espérance d'avancement que par la haute protection de V. A. R., se nomme Duhan de Crèvecœur, et je joins mes très-humbles prières aux siennes pour obtenir un mot de recommandation de V. A. R., la suppliant de considérer qu'elle est l'unique protecteur que nous ayons, et qu'il n'y a personne au monde dont les grâces nous paraissent si précieuses que celles de V. A. R.

J'ai l'honneur d'être avec le plus profond respect,



Monseigneur,

de Votre Altesse Royale
le très-humble, très-obéissant et très-fidèle
serviteur,
Duhan de Jandun.