<157>mauvaise opinion du régiment que vous avez?b Ne voyez-vous point que j'y fais entrer nombre de gens du pays, et que, en le disciplinant encore dans la garnison, il deviendra tout aussi bon qu'un vieux régiment? Si vous aimiez véritablement le service, vous vous feriez un point d'honneur de le mettre sur ce pied; mais, à ce qu'il me paraît, vous ne vous servez du nom de militaire que de prétexte pour parvenir à vos petits desseins. Quant à la maison de Berlin que je fais bâtir,c elle ne sera pas faite sitôt, et vous n'y entrerez que dans le temps que vous pourrez en jouir sensément. Je crains fort que ma lettre ne vous fera monter la moutarde au nez; mais j'aime mieux vous dire les choses naturellement que de dissimuler avec vous. Je ne vous en aime pas moins pour cela; mais il ne faut plus que de pareilles scènes comme était la dernière arrivent, et si vous voulez que je prenne confiance en vous, il faut que je puisse être sûr et certain que vous savez vous conduire. Vous assurant que je suis avec tendresse, mon cher frère, etc.

17. DU PRINCE HENRI.

Berlin, 28 juin 1752.



Mon très-cher frère,

Si quelque chose me reste à désirer après les bontés et grâces que vous avez eues pour moi, c'est de vous donner des preuves de ma reconnaissance.a Je souhaiterais que vous pussiez lire au fond de mon cœur; vous y verriez gravés les sentiments les plus tendres et respectueux. Tant que je vivrai, mes soins et mes désirs se borneront à me rendre digne de ces soins généreux que vous avez eus pour moi, et de vous marquer partout l'empresse-


b Le 35e, en garnison à Spandow.

c Il s'agit du bâtiment où se trouve, depuis 1809, l'université de Berlin.

a Le prince avait épousé, le 25 juin, la princesse Wilhelmine de Hesse.