<185>besogne des Russes à Dohna, et je suis accouru à votre secours. Dans sept jours nous avons fait vingt-quatre milles d'Allemagne, et nous sommes, je vous assure, en état de combattre et de bien combattre, pourvu que la grosse Excellence de Kolin veuille y prêter le collet. J'ai parlé sur mon passage à ma sœur Amélie, qui m'a chargé de vous faire mille amitiés; comme il est très-problématique, jusqu'à présent, si nous pourrons nous voir ou non, j'ai toutefois voulu m'acquitter de ma commission. Je vous embrasse, mon cher frère, bien tendrement, vous priant de me croire avec la plus parfaite tendresse et estime, etc.

Voici une lettre pour le margrave de Baireuth.

47. AU MÊME.

Gross-Döbritz, 10 (septembre 1758).



Mon cher frère,

J'ai aujourd'hui reçu toutes vos lettres; mais les chasseurs, au lieu de prendre le chemin le plus court, ont pris de grands détours, ce qui me les a fait tenir plus tard. Veuille le ciel que Daun passe la rivière, et qu'il ait ordre de tenter quelque chose! Ce serait mon salut. J'envoie Wensena à Dresde, pour que je trouve la munition qui me sera nécessaire. Il en faut beaucoup, parce que malheureusement nos coïons, dans le milieu de l'action, disent qu'ils n'ont point de poudre; ils la tirent mal à propos pour s'en défaire, de sorte que dans toutes les actions, à présent, j'ai un Pulverwagena derrière chaque bataillon.

Vous me dites que votre terrain est trop étendu; occupez bien la première ligne, et si l'ennemi passe la rivière,b j'aurai soin de la seconde et de la réserve.


a Probablement le capitaine Wendessen, aide de camp du Roi; il fut blessé à mort à la bataille de Kunersdorf.

a Char de munition.

b Vraisemblablement la Wesenitz, ou Wessnitz.