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33. A LA MÊME.

Camp de Brzezy, 25 mai 1742.



Madame,

Il faut vous aimer lorsqu'on vous connaît, et la bonté de votre cœur mérite qu'on l'estime. Je vous suis infiniment obligé des soins que vous prenez pour approfondir la vérité de la nouvelle que l'on vous a débitée. Vous pouvez être hors d'inquiétude, madame, d'autant plus que les Autrichiens sont si battus et si découragés, qu'assurément ils penseront à toute autre chose qu'à des assassinats et à des conspirations.a Notre campagne est finie, et je crois que je pourrai peut-être au mois de juillet être de retour à Berlin; je ne saurais le dire positivement, mais il y a grande apparence que ce coup décisif achèvera la maison d'Autriche.

Faites, je vous prie, mes compliments à mes frères et sœurs, à la belle-sœur,a à la Morrien, Camas et Montbail.

Je suis avec toute l'estime imaginable, etc.

34. A LA MÊME.

Camp de Kuttenberg, 22 juin 1742.



Madame,

J'ai la satisfaction de vous annoncer la conclusion de la paix, ce qui me procurera le plaisir de vous voir le 12 à Berlin. Je compte d'y arriver le midi, et de dîner chez la Reine, où elle sera.

Tout part ici, et s'en retourne chez soi, ce qui accoutume petit à petit à voir moins de monde que de coutume. Je souhaite


a Voyez la lettre de Jordan à Frédéric, du 26 avril 1741 (t. XVII, p. 110), où il est déjà parlé d'une conspiration aussi imaginaire que celle dont il est question ici.

a La princesse Louise, sœur de la Reine, et femme du Prince de Prusse depuis le 6 janvier 1742.