<211>mal assuré. Dès que je me serai déterminé là-dessus, je ne manquerai pas de vous l'écrire. Je suis, etc.

84. AU MÊME.

Quartier général de Leubnitz, 23 juillet 1760.



Mon très-cher frère,

J'ai bien reçu votre lettre du 20 de ce mois. Plût à Dieu que les vœux que vous faites pour la prompte réduction de Dresde auraient été exaucés! Mais il faut malheureusement que je vous dise que ce coup m'a manqué.a Je vous dirai selon la plus exacte vérité ce qui en a été la cause, savoir, qu'en premier lieu mon artillerie m'y a mal secondé, et qu'en second lieu mon artillerie de siége m'arriva trop tard de Torgau, par la nonchalance et les mauvaises dispositions qu'avaient faites ceux à qui j'avais donné la commission pour son transport, de sorte que cette artillerie ne m'arriva que trois jours après que je me fus rendu maître de la Pirnaische Vorstadt. Là-dessus Daun s'est retourné avec toute son armée, qu'il a fortifiée encore de quelques détachements des corps de Loudon et de Beck; ce qui m'obligea de retirer mes postes du Weissen Hirsch et des Fischhäuser,b et par conséquent aussi le corps sous les ordres du prince de Holstein, qui campait à Nauendorf. Je n'ai pas eu assez de troupes pour me soutenir des deux côtés de la rivière contre un ennemi voisin et trop supérieur en nombre; ainsi j'ai mieux aimé de retirer de bonne grâce mes détachements que de hasarder d'être battu en détail. Voilà ce qui a été la cause que Daun est devenu maître de la ville de Dresde au delà de l'Elbe. Hier matin, encore avant le lever du soleil, il a voulu attaquer notre poste dans la Pirnaische


a Voyez t. V, p. 58 et suivantes.

b Il faut lire du Fischhaus (voyez t. V, p. 59 et 61); c'est la maison du garde forestier.