<233>peu que les affaires nous réussissent. Il en est de même de Colberg. La prise de cette ville me mettrait la corde au cou, si un autre événementb ne rendait ce malheur passager et facile à réparer.

Je vous remercie de la part que vous prenez à l'aventure que l'ennemi m'avait préparée. Le danger n'était pas aussi réel qu'il le paraît de loin. Le dessein que l'ennemi avait formé témoignait plus la volonté de nuire que son intelligence militaire. Le traîtrea qui leur avait suppédité ce projet s'est sauvé. Voilà le dénoûment qu'a eu l'aventure. J'espère de vous donner dans quelques jours des nouvelles plus intéressantes.b

102. DU PRINCE HENRI.

Hoff, 5 janvier 1762.



Mon très-cher frère,

Le major Anhalt m'a remis la lettre que vous m'avez fait l'honneur de m'adresser. Il m'a rendu compte de l'objet de vos espérances et des mesures que vous prendrez en conséquence. Je vous enverrai incessamment le détail que vous me demandez, pour former ce qui manque à un attirail complet de siége, et je serai ravi si la situation permet qu'on s'en serve. Après avoir demandé au major Anhalt tout ce qui est relatif à la diversion que vous supposez de la part de vos alliés, j'ai voulu savoir vos intentions sur les arrangements que vous prendrez, au cas que, contre votre attente, les alliés ne fissent pas les démarches que vous souhaitez; à quoi il n'a pu me répondre. Mais il est toujours plus difficile de se conduire dans des cas que vos ennemis


b Le Roi espérait que les Turcs et les Tartares déclareraient la guerre à l'Autriche.

a Le baron de Warkotsch. Voyez t. XIX, p. 306 et 307.

b De la main du Roi.