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108. AU MÊME.

Breslau, 2 février 1762.

J'ai reçu votre lettre du 29 du mois passé. Vous avez pris le meilleur parti qu'il y avait à prendre. Si l'impératrice de Russie n'était pas morte, le projet de nos ennemis était sûrement d'agir en Saxe; mais à présent je crois qu'il n'y a rien à craindre, et qu'il ne s'agira que d'un peu plus ou moins de terrain pour nos quartiers, et je ne crois pas qu'il convienne à présent de se casser la tête pour des bagatelles, d'autant plus que nous allons être incessamment délivrés des Russes, et que mes lettres de Constantinople me font tout espérer pour le printemps. Une sultane est accouchée d'un fils, et, selon ce que j'en puis juger, nos affaires iront bien là-bas. Ainsi patience, mon cher frère, en attendant que notre moment arrive; conservons-nous pour ce moment-là, c'est le grand objet que nous devons avoir. Je suis, etc.

109. AU MÊME.

Breslau, 9 février 1762.

.... Quant à mes affaires à Pétersbourg, je viens d'en recevoir les nouvelles les plus satisfaisantes des bonnes intentions de l'empereur régnant à mon égard. J'ai pris aussi toutes mes mesures là-dessus pour cultiver ces sentiments autant qu'il dépendra de moi; mais j'ose en augurer si bien, que, après un intervalle de quatre semaines, je pourrai savoir au juste de quelle façon tout cela s'arrangera à mes désirs. Si nous convenons une fois avec la Russie, une conséquence nécessaire en sera que la Suède s'arrangera aussi avec moi, sur quoi j'ai également pris mes mesures; ce qui ne manquera pas de déranger extrêmement tous les projets de nos ennemis, pourvu que nous tenions ferme contre eux ....