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110. AU MÊME.

Breslau, 18 février 1762.



Mon très-cher frère,

Votre lettre du 14 de ce mois m'est parvenue. Les affaires en Russie prennent un très-bon train. J'y ai envoyé Goltz pour complimenter l'Empereur; il est muni de tout. L'Empereur l'attend avec impatience pour faire sa paix. Il m'a demandé l'ordre, de sorte que vous pouvez conclure de tout ceci que tout ira bien; et, selon les lettres de Keitha et de Hordt,b nous pouvons nous flatter que, le mois de mars, nous serons débarrassés des Russes et des Suédois. Les détails seraient trop longs à vous en faire, mais cela me parait presque certain. Goltz pourra être le 25 à Pétersbourg. Je vous envoie les nouvelles de Constantinople qui viennent de Varsovie, par lesquelles vous verrez que les choses deviennent très-sérieuses, et que ces gens se préparent à faire une bonne diversion. Mes lettres disent que Nadasdy aura le commandement en Hongrie. Les lettres que j'attends directement de Constantinople ne peuvent arriver que vers la fin de ce mois ou au commencement du mois prochain; il faut les attendre. Ce que vous me dites des magasins de Saxe est très-juste. Les troupes de Czernichew partiront sûrement, mais je ne saurais vous marquer le jour. Keith écrit de Pétersbourg qu'on leur en a donné l'ordre ....

111. DU PRINCE HENRI.

Hoff, 22 février 1762.



Mon très-cher frère,

Un est bien plus sensible aux maux d'autrui lorsqu'ils sont analogues aux nôtres; vous pouvez donc juger que, avec tout l'in-


a Robert Keith, ministre d'Angleterre à Saint-Pétersbourg.

b Voyez t. V, p. 14, et t. XIX, p. 338.