<336>tôt mon courrier ne peut repartir que le 24, de sorte que sa pacotille ne peut vous être rendue au plus tôt que le 8 et peut-être le 10 de décembre. Comme vous parlez le 13, j'ai été obligé de hâter l'ouvrier, de façon que vous ne devez pas vous attendre à ce que l'ouvrage soit fort élégant. Je vous prie, en attendant ma dépêche, d'inspirer le plus que vous le pourrez des sentiments pacifiques à ces gens-là. Le courrier vous apportera un paquet qui vous en détaillera toutes les raisons amplement. Point de Rubicon à passer, je vous prie, et point de convention nouvelle quelconque; cela n'est pas du tout de saison. Les Turcs demandent la paix à cor et à cri; il faut la faire, ou la Russie, de gaîté de cœur, doit s'attendre à se précipiter dans une toute nouvelle guerre. On vous a bien malmené, mon cher frère; on vous a mis à contribution volontaire, qu'un empereur ni un roi de France n'auraient payée. Il n'en faut pas croire tout le monde sur son avidité, ou ce serait le moyen, pour faire plaisir à des gens, de se ruiner, qui ne vous en auraient guère d'obligation; avec de petits présents on va aussi loin qu'avec de plus considérables, et il ne faut point aller au delà de ses forces.

Je vous prie, quand vous repasserez par Königsberg, de voir des troupes ce que la saison vous en permettra, et de jeter de même un coup d'œil, en passant, sur ces endroits qui ont été rebâtis après le dernier incendie. En vous assurant de la tendresse infinie avec laquelle je suis à jamais, etc.

219. AU MÊME.

Le 19 novembre 1770.



Mon cher frère,

Les ordres que vous me demandez m'embarrassent d'autant plus, qu'hier le juif m'avait promis de me les livrer en huit jours, et aujourd'hui il m'est venu dire qu'il faut trois semaines pour les achever. Comme vous voulez partir le 13 de décembre,