<337>je vous envoie trois ordres ordinaires. Si vous croyez ne les devoir pas donner, vous me les rendrez; en attendant, je fais brillanter les autres, que j'enverrai à Solms, car le temps ne me permet pas de faire autrement. J'attends donc, mon cher frère, d'apprendre enfin si les Russes veulent continuer la guerre. Vous leur rappellerez que mes engagements ne vont pas jusque-là, et que, sans exposer mes pays à des risques certains et évidents, à une ruine certaine, à la perte de toutes mes possessions du Rhin, je ne me pourrais engager dans une entreprise où tout le risque est de mon côté. Mais vous serez assez circonspect pour ne le point dire, s'ils se déterminent à la paix; mais sinon, il faut représenter que de bons alliés doivent avoir égard à leurs intérêts réciproques, et ne point prétendre les uns des autres qu'ils se sacrifient entièrement pour leurs intérêts. Mais peut-être ces représentations ne seront-elles pas même nécessaires; et comme je suis sûr que le vizir ne demandera pas mieux qu'à faire la paix, ils n'auront point d'excuse pour prolonger la guerre. Je suis, etc.

220. AU MÊME.

Le 22 novembre 1770.



Mon très-cher frère,

Je vois par vos lettres, mon cher frère, tous les nouveaux sujets d'admiration que vous fournit la Russie; mais des palais et des maisons ne sont que des monuments morts qui ne font rien à la société; ce qu'il y a de vraiment admirable en ce que vous venez de m'écrire, c'est cette institution pour élever des filles et leur donner une éducation convenable. C'est par de tels soins, vraiment dignes des souverains, qu'ils peuvent mériter les noms de pères de la patrie. Le bienfait que nous recevons de nos parents, c'est la vie; mais ceux qui nous éclairent, qui nous inspirent des mœurs, qui nous humanisent, ce sont nos vrais,