<346>dirai ce que vous m'avez écrit au sujet des Autrichiens, et par la poste prochaine je vous rendrai compte de notre conversation.

228. DU MÊME.

Saint-Pétersbourg, 11 janvier 1771.

Je dois vous rendre compte, mon très-cher frère, de la conversation que j'ai eue avec le comte Panin au sujet de la cour de Vienne. Je lui disais que vous m'avez fait l'honneur de m'écrire comme quoi cette cour était trop intimement liée à la France pour qu'on puisse croire qu'elle s'en détache. Il me répliqua qu'il en était convaincu, mais que si cette cour désirait sincèrement la paix, comme son intérêt l'y obligeait, il espérait que lorsque les vraies intentions de la cour de Russie lui seraient connues, elle s'y emploierait officieusement, et que peut-être on pourrait alors insensiblement l'engager à prendre d'autres vues. Ce qui est certain, c'est qu'on ne veut de la cour de Vienne que par votre entremise, et autant on serait bien aise d'établir une harmonie entre ces trois cours, aussi peu on la recherchera seul, puisque le premier principe est très-bien établi ici, c'est d'être intimement lié avec vous, mon très-cher frère.

Le comte Panin n'est pas si content de la démarche que les Autrichiens ont faite en s'emparant des starosties en Pologne. Il ne m'a point parlé de l'évêché de Varmie. Tout cela provient de la division du conseil; tous ceux qui sont portés pour l'agrandissement voudraient que tout le monde prenne, afin que la Russie pût profiter en même temps, tandis que le comte de Panin est porté pour la tranquillité et la paix. J'éclaircirai cependant encore cette affaire, et je suis toujours d'opinion que vous ne risquez rien de vous emparer, sous quelque prétexte plausible, de cet évêché, au cas que la nouvelle soit véritable que les Autrichiens aient effectivement pris ces deux starosties, sur lesquelles