<354>sais qu'ils rencontrent mille difficultés en Fiance; mais pour apprendre à quel point ils réussiront dans l'Empire, il faut encore attendre quelques mois. Je suis tout à fait de votre sentiment, mon cher frère, que si la guerre se fait, il ne faut épargner ni argent ni subsides pour nous renforcer et nous mettre en état de soutenir la gageure; et c'est bien aussi de quoi je m'occupe. Mais comme aussi il ne convient point de prodiguer mal à propos les espèces, j'attends la décision de cette crise pour mettre la main à l'œuvre, et pour entamer les négociations à la fois dans tous les endroits que vous indiquez si sagement. En attendant, je prépare chez moi la levée de quatre bataillons de garnison, de dix bataillons francs et d'un régiment de hussards, et dès que mon traité sera signé avec la Russie, je commencerai immédiatement après ces levées. Voilà, mon cher frère, bien de la besogne à expédier; mais l'homme est né pour le travail, et trop heureux quand il peut travailler pour l'avantage de sa patrie; alors les peines ne coûtent rien, et on les multiplierait volontiers, dès qu'on voit l'apparence de réussir. Je vous demande pardon, mon cher frère, de ne vous entretenir continuellement que de ces affaires; représentez-vous, pour mon excuse, l'importance de ces choses et la nécessité où je suis de m'en occuper continuellement, et votre indulgence me passera si ma bouche abonde de ce dont le cœur est plein. Je suis, etc.

236. AU MÊME.

Le 2 octobre 1771.



Mon très-cher frère,

Je suis bien aise, mon cher frère, d'avoir rencontré votre façon de penser. J'ai envisagé les affaires précisément du même coup d'œil que vous les voyez, et j'ai précisément fait ce que vous me conseillez. J'ai fait partir hier le courrier avec tout ce qui est relatif à la convention de la Russie. J'ai fait une tentative pour